Pour un internet inclusif un jour. Peut-être.

Pour un internet inclusif un jour. Peut-être.

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Danilo Tubic
Rédacteur

Avant même de commencer à se demander si internet est un lieu inclusif ou pas, on doit parler d'égalité d'accès à internet. Après tout, la définition de base de l'inclusion selon le Larousse est « action d'inclure quelque chose ou quelqu’un dans un tout, un ensemble ». Ça veut dire que pour que quelque chose (comme un site web) soit inclusif, il faut tout d’abord qu’on puisse y accéder. oxio a justement été fondé sur la croyance que tout le monde devrait avoir un accès égal à internet et aux opportunités qui s’y trouvent. Oui, c’est quand même audacieux comme idée, surtout considérant ce qui se passe dernièrement avec l’internet au Canada. Prenons le temps de la décortiquer.

Tout d'abord, on se doit de comprendre que tout le monde n'a pas les mêmes besoins en matière d’internet. On l’utilise à différents moments, pour différentes raisons et de différentes manières. Ça veut dire qu'internet représente quelque chose de différent pour chacun·e : un moyen de rester en contact, de voyager, de magasiner, d'apprendre, de créer, de s'évader. Pour nous, c'est un moyen de donner aux gens de l’autonomie, de connecter tout le monde aux opportunités qu'offre internet de manière sécurisée, accessible et pratique. La première étape pour y parvenir est de partager l'importance de l'égalité d'accès une histoire, une publication, un mème, un stream, un jeu, un wiki, un e-mail, une connexion (ouf) à la fois. Pourquoi? Eh bien, on pense que si tout le monde avait accès aux opportunités de l’internet, on verrait des choses pas mal remarquables de la part de pas mal de personnes inattendues. Et ce potentiel-là est trop impressionnant pour être ignoré.

Mais bon, retour sur Terre. Soyons un peu plus réalistes et prenons le temps de définir la situation actuelle au Canada.

Plus de Canadiens ont accès à internet haute vitesse qu’on le pense.

Depuis environ 2014, le gouvernement du Canada travaille à établir ce qu'il appelle « l'accès universel à Internet haute vitesse ». Et ça fonctionne. En 2014, 79 % des Canadien·nes avaient accès à internet haute vitesse.1 Mais quelle est la définition gouvernementale de l'internet haute vitesse, en fait? Eh bien, c'est une « connectivité à large bande avec une vitesse de téléchargement de 50 Mbit/s et une vitesse de téléversement de 10 Mbit/s ».2 Vous vous demandez surement d’où sortent ces chiffres. Eh bien, selon le gouvernement, « une vitesse de téléchargement Internet de 50 Mbit/s ou plus permet aux utilisateurs d'effectuer des activités en ligne, comme prendre en charge plusieurs utilisateurs à la fois, diffuser en continu des vidéos ultra-haute définition alors que plus d'un appareil est connecté, ou télécharger rapidement un film haute définition. » Et on est d'accord avec eux. Vous pouvez tout savoir sur la façon de déterminer la vitesse internet dont vous avez besoin sur notre blog. Et non, avoir les vitesses internet les plus rapides de l'univers ne rend pas nécessairement votre vie en ligne meilleure.

D'accord, où en étions-nous… 2014, 79 %... Ah oui! Grâce en grande partie au programme gouvernemental « Brancher pour innover » de 585 millions de dollars, 84,1 % des Canadien·nes étaient connecté·es à internet haute vitesse en 2017, 85,7 % en 2018, 87,4 % en 2019, ainsi que 89,7 % en 2020.3 Et, comme vous le savez surement, c'est là que tout a viré pandémique.

2020 alias COVID-19 alias internet comme service essentiel.

Question de lever son chapeau aux bonnes intentions, rappelons que le gouvernement a annoncé la Stratégie canadienne pour la connectivité en 2019. Et puis la pandémie de COVID-19 a renforcé et accéléré cette stratégie, parce que, tout d’un coup, un méchant tapon de monde s’est retrouvé coincé chez eux. Et les gens coincés chez eux, qu’est-ce que ça fait pour se distraire, apprendre, travailler, vivre et connecter? Ça utilise l’internet.

Les sources : 4,5,6,7.

En quelques mots résumant ces premiers jours pandémiques : la vie sans internet devint de plus en plus difficile à imaginer. Pour nous, ça veut dire que l’internet se doit de devenir un service essentiel et non un contrat ou une obligation. Et on n’est pas les seuls à le penser.

En 2020, le gouvernement a annoncé son Fonds pour la large bande universelle de 3,22 milliards de dollars. Ce fonds a porté l'investissement du gouvernement dans l'infrastructure des télécommunications depuis 2015 à 7,6 milliards de dollars.3 On pense qu’on peut donc affirmer avec certitude que le gouvernement du Canada tient vraiment à ce que tous les Canadien·nes soient connecté·es à internet haute vitesse. Ce qui est bien.

Mais en réalité, tous ces faits et chiffres sont un peu trompeurs. Ces derniers 10% de gens qui n’ont toujours pas accès à un internet haute vitesse ne sont pas également répartis entre zones rurales et urbaines. En ce qui concerne le Canada urbain, on atteint pratiquement déjà l’objectif de connectivité à 100%. En 2020, 99,2 % des Canadiens vivant en milieu urbain avaient accès à internet haute vitesse. Mais seulement 54,4 % des Canadiens des régions rurales y avaient accès3. Oui, vous avez bien lu. 54,4%! Et si on s’y penche encore plus, on voit que les communautés qui n’ont pas accès à internet haute vitesse sont celles qui en ont le plus besoin.

Mais voyons donc, qu’est-ce qu’il se passe avec l’internet des communautés autochtones?

Au Canada, seulement 24% des communautés autochtones ont accès à internet haute vitesse.8 Cette inégalité ne fait qu’éxacerber les disparités socio-économiques qui existent déjà et, en plus, la pandémie n’a fait qu’empirer la situation.9

Sans être sur le même pied en ce qui trait aux services en ligne, comme les médecins, l’éducation, les conseillers et conseillères, les nouvelles, les médias sociaux, la livraison et même les inscriptions au vaccin pour la COVID-10, les communautés autochtones ne peuvent tout simplement pas accéder à une panoplie de services qui continuent à migrer en ligne. Opportunités d’affaires, emplois, enseignement, santé physique et mentale, etc.8,9,10

Alors pourquoi est-ce que ça n’avance pas?

À nos yeux, c’est clair qu’internet devient un service essentiel qui devrait être traité avec plus d’importance. Et on n’est pas les seuls. Eh bien, les grands opérateurs de télécommunications prétendent depuis des années qu'il n'est pas dans leur intérêt d'étendre leur infrastructure haut débit aux marchés ruraux. (Ce n'est pas aussi rentable qu'ils le souhaiteraient.) Donc, tout comme lorsque le gouvernement a aidé les grands opérateurs de télécommunications à construire la première infrastructure téléphonique du Canada, le gouvernement donne maintenant un coup de main assez important en finançant l'expansion de notre infrastructure internet haut débit.11

Chaque Canadien·ne aura éventuellement accès à internet haute vitesse.

Mais qu'en est-il de l'égalité d'accès aux opportunités trouvées en ligne une fois qu’on se retrouve… et bien, en ligne? C’est là que d’autres facteurs viennent compliquer la mise.

La réponse courte est : l'égalité d'accès en ligne n'existe tout simplement pas. La réponse un peu plus longue est : il y a beaucoup d'obstacles à surmonter avant d'atteindre une véritable égalité en ligne12 :

  • Environ un tiers de la population mondiale n'a toujours pas accès à internet.
  • Même avec un accès, on peut être limité par le coût (d’un forfait, d’un ordinateur, d’un téléphone intelligent), les mauvaises connexions, le savoir-faire ou la censure.
  • Internet est principalement en anglais.
  • Les algorithmes peuvent être un peu, voire complètement, racistes.
  • Avoir un handicap rend la navigation en ligne pas mal plus difficile.

Ouf, ça en fait des défis. Prenons le temps de les explorer.

C'est facile à ignorer, mais un tiers du monde n'est tout simplement pas en ligne.

En avril 2022, il y avait 5,03 milliards d'internautes, c'est-à-dire 63,1 % de la population mondiale.10 Oui, ça fait beaucoup de monde en ligne, mais c'est aussi beaucoup de gens qui ne sont pas en ligne! Il y a quand même de bonnes nouvelles. Il y a maintenant plus de personnes en ligne dans les pays en développement que dans les pays développés, ce qui signifie plus de voix et plus de diversité en ligne.14

Combler le fossé numérique restant (le fossé entre ceux qui ont internet et ceux qui ne l’ont pas) ne va pas être facile. Comme pour bien des choses, les pays et les personnes les plus riches ont un avantage : le Canada a l'un des taux d'accès les plus élevés au monde, tandis que l'Indonésie et certaines parties de l'Afrique, de l'Asie et de l'Inde sont parmi les plus faibles.14,15 On comprend que plus il y a de l’argent quelquepart, plus les chances d’être connecté sont hautes.

Rien de tout cela n'est surprenant quand on prend le temps d'y réfléchir. Mais, c'est inquiétant. Alors qu'internet devient de plus en plus nécessaire pour vivre et participer à notre monde moderne, il prend simultanément l’importance d’un droit de l'Homme ou, selon les mots d'oxio : un service essentiel.16

Depuis 2020, ou plus simplement depuis la pandémie, tout ce qui pouvait être déplacé en ligne a fait le saut. Les emplois sont devenus à distance. Les écoles ont pris le virage virtuel. Visites familiales, rendez-vous chez le médecin, épicerie et nos vies ont déménagé en ligne. En d'autres termes, internet est passé de désir à besoin. Notre transition vers un monde en ligne s'est accélérée pendant la pandémie et ce n'est pas une bonne nouvelle pour tout le monde.

Coût, savoir-faire et censure. Ouh la la.

Allons droit au but : le coût d'internet est un obstacle à l'accès à internet. Ce n'est pas, ou ne devrait pas être, une nouvelle. Sur les quelque 3 milliards de personnes qui ne sont pas en ligne, seuls 450 millions d'entre elles vivent dans une zone non couverte par une sorte d'accès à internet. Pourquoi les 2,5 milliards de personnes restantes ne sont-elles pas en ligne? Elles manquent d'outils, de savoir-faire et d'argent pour utiliser ou se connecter à internet.17

Si vous connectez simplement quelqu'un à l'infrastructure, cela ne signifie pas que vous allez avoir une utilisation productive de votre connexion internet. - Robert Opp, Chief Digital Office du Programme de développement des Nations Unies

Il n'y a que quelques pays en développement où internet coûte moins de 2 % du revenu mensuel moyen.17 (Ce chiffre-là ne sort pas de nulle part, c'est l'objectif des Nations Unies pour un internet abordable.) Et en ce qui concerne les pays plus riches, les personnes les plus pauvres ont souvent du mal à s'offrir des connexions à haut débit.

Mais le coût n'est pas la seule chose qui empêche les gens d'aimer internet. Les personnes âgées et handicapées ont également des problèmes pour s'y retrouver. Ce manque de connaissances est devenu flagrant pendant la pandémie, en particulier dans les pays où la réservation des vaccins devait se faire en ligne.17

En plus de tout ça reste le fait qu’être moins averti en ligne peut entraîner d'autres problèmes comme les fausses nouvelles, le vol d'identité, la fraude, l'hameçonnage et tout simplement le vol.

La plupart des applications et des sites sont conçus pour les « privilégiés du numérique » (un terme que je viens d'apprendre qui fait référence aux personnes qui savent déjà vivre en ligne). Le problème avec ça, c’est que tous les autres sont exclus.17

S’il y a une chose à se souvenir, c’est que quand il s'agit d'internet, une taille unique ne convient pas à tous.

Attendez. Vous avez oublié de parler de censure et que voulez-vous dire par une taille unique qui ne convient pas à tous ?

On va repasser sur la « taille unique de l’internet » tantôt. Quant à la censure, eh bien :

Selon AccessNow et la coalition #KeepItOn, il y a eu 182 obstructions d'internet dans 34 pays en 2021.18 Et ça semble être la norme de nos jours : en 2020, il y en a eu 159 dans 29 pays et en 2019, 213 dans 33 pays. Ces obstructions, ces plateformes bloquées et ces limitations de bande passante ont été déclenchées par des manifestations, des troubles sociaux ou politiques, des élections, des conflits actifs et même des examens d'étudiants.

Algérie, Tchad, Cuba, Myanmar, Pakistan, République du Congo, Inde, Iran, Niger, Syrie, Ouganda, Yémen. La liste est longue et, malheureusement, n'est pas si surprenante. On pourrait écrire un article entier sur la censure d'internet dans le monde et probablement un autre sur la Chine et un autre sur la Russie. (T’as du pain sur la planche, David.) Mais pour l'instant, on va juste se mettre d’accord pour dire que la censure en ligne peut être dangereuse. Elle sape la démocratie, porte atteinte aux droits de l'Homme et peut avoir des effets économiques assez néfastes.18

Mais, grâce en grande partie à l’internet, le monde peut le voir et réagir. Les pays du G7 ont condamné la pratique consistant à perturber ou à limiter l'accès d'une population à l'information, aux connaissances et aux données en ligne.18 Évidemment, des contestations judiciaires sont en cours. Dans tous les cas, comme nous continuons à dépendre d'internet dans presque tous les aspects de notre vie, le censurer va causer de plus en plus de mal et faire beaucoup de dégâts en matière de droits de l'Homme.

Une note complémentaire sur la limitation ici au Canada.

Oui, la limitation de bande passante (throttling en anglais) ça arrive au Canada aussi. Mais prenons le temps de définir cette limitation. En bref, c'est lorsqu'une entreprise de télécommunications limite la vitesse d'accès à internet de ses clients.

Au Canada, la loi interdit la discrimination injuste et les préférences indues ou déraisonnables, et exige que la réglementation soit technologiquement et concurrentiellement neutre. En termes plus simples, il est illégal pour une entreprise de limiter votre vitesse internet si cette limitation cible des sites, des lieux, des individus, etc. spécifiques, mais c’est entièrement légal si elle s'applique à l'ensemble de l'internet.19

Même ici au Canada, internet n'est pas aussi inclusif qu’on pourrait le croire.

Internet n'est tout simplement pas un endroit accueillant pour beaucoup de gens.

Après cette section super légère et pas lourde du tout, on plonge directement dans la dure réalité d'internet. Aka, même si vous avez accès à internet et que vous pouvez vous le payer et que votre gouvernement ou votre dirigeant ne le censure pas et que vous voulez réellement l'utiliser, vous ne pourrez peut-être pas parce que, pour l'instant, c'est un endroit à une seule taille unique. (Je vous avais dit qu'on y reviendrait.)

On doit redéfinir l’inclusion. Au début de l’article, on a utilisé la définition du Larousse qui dit : « action d'inclure quelque chose ou quelqu’un dans un tout, un ensemble ». Mais on pense qu’il y a mieux ailleurs et on peut remercier l’internet de nous offrir une autre option : « la pratique ou la politique consistant à fournir un accès égal aux opportunités et aux ressources pour les personnes qui pourraient autrement être exclues ou marginalisées, telles que celles qui ont un handicap physique ou mental et les membres d'autres groupes minoritaires. » Quin, pas mal plus complet ça, non? On continue avec ça.

Au total, seulement 2% (environ) des sites web sont accessibles aux personnes handicapées.20 2 % !? Concrètement, c’est rien. Et oui, évidemment, on peut se mettre d’accord que, sur les 1,98 milliard de sites sur internet, c’est vraiment pas tous qui valent la peine d'être visités. Parfait exemple, mon collègue Shion vous propose cat-bounce.com. Pas terriblement pertinent (mais je pense que cat-bounce.com est assez légitime.)

En prenant le temps d’analyser davantage cette statistique, il s'avère que 97,4 % du million de sites web les plus importants au monde ne sont pas entièrement accessibles.21 En gros, ça veut dire que la plupart des sites web ne sont tout simplement pas des lieux inclusifs et la raison est assez simple : internet n'a tout simplement pas été conçu en tenant compte de l'accessibilité.

Et, vous l'aurez deviné, comme de plus en plus de notre vie se passe en ligne, ce manque d'accessibilité devient un problème assez flagrant. Les personnes handicapées doivent pouvoir accéder aux services, produits et informations qu'offre internet. Surtout si l'on considère internet comme un espace public. Ce qui est le cas.22

Maintenant, soyons clairs, on ne fait pas rien. Même si les statistiques d'accessibilité en ligne se sont à peine améliorées au cours des dernières années, les entreprises commencent lentement à rendre leurs sites web plus accessibles. Par contre, le nombre de nouveaux sites chaque année et la complexité accrue de ces sites annulent à peu près tout le travail d'accessibilité des sites existants.23 Des lois comme la Loi canadienne sur l'accessibilité sont en train de voir le jour. Des comités comme le comité technique sur les exigences d'accessibilité pour les produits et services des technologies de l'information et de la communication sont en cours de formation. Mais le changement est étonnamment lent pour une industrie qui passe son temps à changer.

On a oublié de parler des algorithmes racistes.

Ce sujet est encore plus lourd que le reste de cet article (ce qui en dit long) et a certainement besoin de son propre article. Donc pour l'instant, on va résumer rapidement en expliquant que les algorithmes sont partout. Ils prennent pour nous de nombreuses décisions très importantes concernant nos vies : ils décident des publicités politiques qu’on voit sur Facebook, ils filtrent nos candidatures, ils calculent le risque lorsqu’on magasine nos assurances, ils choisissent les films qu’on va aimer, etc. La liste est interminable et s'allonge sans cesse. Et les algorithmes qui décident sont souvent biaisés et assez secrets. On en connait le résultat final (soit leurs effets), mais on ne sait pas grand-chose des rouages qui ont abouti à ce résultat.24

Est-ce que ces rouages incluent vos visites en ligne passées? Est-ce que l’algorithme a été discriminatoire en raison de votre âge, de la couleur de votre peau, de votre sexe, de votre origine? Assume-t-il que vous êtes quelque chose que vous n’êtes pas? A-t-il observé vos convictions? La réponse est le plus souvent oui, c'est probablement le cas.25 Et si ça vous choque, sachez que les solutions pour remédier à ça sont loin d’être bonnes.

Le racisme algorithmique non seulement reproduit, mais exacerbe également l'injustice économique, sociale et raciale.25 - Jane Chung, citoyenne.

D'accord, promis, on va faire un article entier à ce sujet. Mais d’ici là, sachez simplement que les algorithmes qui gèrent internet et déterminent de plus en plus de détails sur votre vie sont très probablement biaisés. Et la raison est assez fascinante. À moins qu'ils ne soient conçus pour tenir compte de l'historique et de la persistance de la discrimination, des inégalités et des préjugés, les algorithmes continueront de reproduire les inégalités raciales des données utilisées pour les former et, dans la plupart des cas, même d’empirer les choses. Le problème, c’est que faire quelque chose à ce sujet est vraiment difficile. Les algorithmes sont peu transparents, peu accessibles et plutôt difficiles à comprendre pour le commun des mortels (vous et moi), ce qui les rend difficiles à réglementer et à auditer.25 En d'autres termes, lorsqu'il est question d’algorithmes :

Il n'y a aucun moyen de regarder à l'intérieur et de voir comment la saucisse est fabriquée.25 - Jane Chung, Public Citizen.

C’est facile de tout ignorer.

Combien de fois avez-vous exploré le grand monde de l’internet et pensé « Ouin, ça doit être vraiment difficile pour une personne aveugle de s’y retrouver » ? Probablement jamais. Et en toute honnêteté, notre propre site d’oxio.ca ne donne pas l’exemple. Le blog non plus en fait.

La première étape, c’est de reconnaître qu’il y a un problème. Il faut penser aux autres, être empathique, posséder et vivre ses valeurs. La deuxième étape, c’est d’y faire quelque chose et c’est ce qu’on fait. On lutte pour l’égalité d’accès, on est transparent sur ce qu’on fait et pourquoi on le fait, notre tarification est juste et durable, etc. Plus concrètement, on est en train de repenser notre création de forfaits et notre processus de paiement pour :

  • Fournir une progression claire et prévisible.
  • Vous guider et vous soutenir avec du texte compréhensible.
  • Améliorer le contraste des couleurs.
  • Avoir une taille de police ajustable.
  • Étiqueter tous nos champs de saisie.
  • Donner des instructions et explications familières lorsque des erreurs se produisent.
  • Utiliser un langage simple, sans bla bla bla technique.
  • Être plus réactif sur ordinateur et mobile.

Ce n'est pas parfait, mais c'est un début. Et comme tout ce qu’on fait, on va continuer à nous améliorer.

Alors, internet est-il un lieu inclusif? Non. Non, c’est pas le cas. Mais il existe des lignes directrices et des outils pour vous aider. Il y a la Web Accessibility Initiative qui a « un objectif de fournir une norme partagée unique pour l'accessibilité du contenu Web qui répond aux besoins des individus, des organisations et des gouvernements à l'échelle internationale. »26 Et Google fait un travail formidable en nous expliquant comment ils conçoivent pour l'accessibilité.27 Indice : la prise de conscience est la première étape.

  1. High-speed internet for all Canadians
  2. Access to the Internet in Canada, 2020
  3. Progress toward universal access to high-speed Internet
  4. En raison de l’isolement et du télétravail, les réseaux téléphoniques sont mis à mal
  5. Les écrans au temps du confinement
  6. L'usage des écrans bondit chez les jeunes
  7. Les gens passent plus de temps sur l’internet pendant la pandémie
  8. Bridge the Digital Divide for Indigenous Communities
  9. Indigenous communities must have internet access on their terms
  10. Broadband Internet in Indigenous Communities
  11. A fable about the internet in Canada.
  12. Who is welcome online?
  13. Number of internet and social media users worldwide as of July 2022
  14. Smartphone ownership and internet usage continues to climb in emerging economies
  15. List of countries by number of Internet users
  16. How Internet Access As A Human Right Could Impact Tech Companies
  17. Costs, Literacy and Design: The Invisible Barriers to Tackling the Digital Divide
  18. Internet shutdowns in 2021: the return of digital authoritarianism
  19. Bell's internet throttling illegal, Google says
  20. Web Accessibility Is About Enabling Everyone To Take Part In Global Inclusion Efforts
  21. 53 Web Accessibility Statistics
  22. Is the Internet considered a public space with the rights to freedom of opinion and expression still applicable?
  23. The 2022 report on the accessibility of the top 1,000,000 home pages
  24. Why algorithms can be racist and sexist
  25. Report: Algorithms Are Worsening Racism, Bias, Discrimination
  26. WCAG 2 Overview
  27. Designing for Global Accessibility
Photo de l'auteur de l'article Danilo Tubic
Danilo Tubic
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