Pourquoi vendre à Cogeco?

Pourquoi vendre à Cogeco?

Photo de l'auteur de l'article Danilo Tubic
Danilo Tubic
Rédacteur

oxio a été vendu à Cogeco pour le bien de la compagnie et de ses clients. oxio est resté 100% oxio et ses valeurs ne vont pas changer.

Si vous n’avez que deux phrases à retenir de cet article, c’est celles-là. Si vous voulez en savoir plus, voici l’histoire en son entièreté. Pourquoi? Parce qu’on ne s’en fout pas. On est transparent, et c’est aussi simple que ça.

oxio est un revendeur internet, ce qui signifie qu’on utilise l’infrastructure d’autres télécoms pour offrir nos services. Par exemple, au Québec, on utilise les installations de Cogeco et Vidéotron. En Ontario, c’est Cogeco et Rogers. Au Manitoba, en Saskatchewan, en Alberta et en Colombie-Britannique, on travaille avec SHAW. Ça, ça ne change pas et on continue d’offrir nos services de la même manière qu’auparavant.

Maintenant qu’on a établi que tout reste bel et bien comme c’était, on veut répondre à une question bien précise, soit celle qui couronne cet article.

Pourquoi vendre à Cogeco?

Avant d’entrer dans les détails, synthétisons la réponse à cette question. Opérer en télécom est extrêmement dispendieux et oxio carburait à l’argent obtenu lors de la série A de 2021 (une sorte de levée de fonds auprès d’investisseurs). Puisque la levée de fond suivante (la série B de septembre dernier) n’atteignait pas nos attentes, la meilleure solution pour poursuivre la croissance était de vendre à une compagnie prête à investir des fonds dans oxio. Et c’est ça que Cogeco fait. Cogeco a acheté oxio et maintenant oxio peut continuer à prospérer, aussi indépendamment que possible, tout en continuant d’offrir de la transparence et des services, d’injecter de la compétition dans l’univers des télécoms, et d’être ceux et celles qui font les choses différemment. Comme avant.

Comment en arriver là?

J’ai pris le temps de tenir une entrevue avec Marc-André, le cofondateur et ex-PDG d’oxio, suivant la vente d’oxio afin de saisir pleinement la suite des événements précédant celle-ci.

« En gros, tout commence en septembre avec le lancement de la série B. »

La série B représentait la prochaine batch de capital qu’oxio utiliserait pour financer ses opérations pendant un an ou deux. Considérant que la série A s’est très bien déroulée à l’époque, les attentes étaient hautes. Malheureusement, le spectre d’une récession se profilait à l’horizon. Ce faisant, oxio cherchait à s’allier avec un investisseur long terme qui serait en mesure de l’assister dans son développement.

Une des principales raisons pour lesquelles le marché des télécommunications est aussi consolidé est que ça coûte vraiment, vraiment cher d'y jouer. Les coûts pour installer une infrastructure de bonne qualité (câbles, centre réseaux, redondances, etc.) sont astronomiques et l’autre option, soit louer l’accès à l’infrastructure d’une autre compagnie, n’est pas particulièrement abordable non plus, puisqu’il faut quand même installer de son propre matériel.

Donc, les rondes de financement de capital risque ne collaient plus aux ambitions de la compagnie et il fallait trouver une solution plus stable. oxio voulait donc se caser.

« On aurait possiblement été capable de lever une série B avec un autre investisseur, me dit Marc, mais la vérité, c’est que si je décidais de continuer avec la série B, et bien, je tirais les dés et mettais la compagnie à risque si jamais ça ne se passait pas comme on le voulait. »

Il continue en réfléchissant: « En fait, tout ce qui s’est passé dans les derniers mois a un peu prouvé mon point par la bande, parce que Silicone Valley Bank a explosé, le Crédit Suisse s’est fait racheter par UBS, etc. Mon pari était bon, quand on y pense, mais c’était un pari quand même. »

Une leçon.

Pour cette section, je vais laisser Marc parler. Je pense que ses mots font état de la situation bien mieux que ce que je pourrais écrire.

« J’ai déjà dit dans des podcasts et ailleurs que je n'allais jamais vendre oxio. Mais en tant que PDG et cofondateur, si je dis que je ne vais jamais faire quelque chose, je deviens un frein, un risque pour la compagnie, parce que je pourrais éventuellement ne pas considérer une opportunité qui pourrait être la meilleure option pour la compagnie et tout le monde qui y est impliqué. Et ça, ça a été un gros apprentissage.

En fait, ce que je devrais dire à la place de “je ne vais jamais vendre”, c’est que je ne vais jamais sellout. »

Pour clarifier cet excellent mot anglais, voyons ce qu’Antidote en pense. Le fait de sellout est un acte qui va à l’encontre de ses valeurs, de ses croyances, en échange d’un gain personnel, habituellement de l’argent ou du pouvoir.

« Je veux être capable de regarder chaque personne impliquée dans les yeux, d’être aligné sur mes valeurs et celles de la compagnie, et d’expliquer, pour qu’au final, tous puissent comprendre la légitimité de cette décision-là. »

En gros, Cogeco est d’avis qu’oxio représente une marque qui fait jeune, intéressante et au goût du jour. Ça permet à Cogeco d’atteindre encore plus de strates de la population avec son offre. oxio, c’est de la transparence, de la positivité, et des prix justes qui durent longtemps parce que les marges de profits sont faites pour être durables. Donc, Cogeco veut qu’oxio reste essentiellement identique à ce qu’on était avant l’acquisition. C’est comme un testament à la force de ce qu’oxio est et représente.

Au final, Cogeco ne veut pas changer les choses. Évidemment, c’est une compagnie qui vient de faire un achat, alors elle s’attend à une rentabilité de ses investissements (on ne va pas simplement arrêter d’offrir nos services, après tout). Mais c’est aussi une compagnie qui cherche à continuer à bien servir ses clients et à continuer d’appuyer la croissance d’oxio. oxio ne va pas devenir « oxio propulsé par Cogeco ». oxio, c’est oxio. Et Cogeco, c’est Cogeco. On reste aussi distinct que possible.

Alors, en mettant en commun nos atouts avec ceux de Cogeco, on va au contraire se donner la force nécessaire pour améliorer encore plus notre expérience client et notre offre de services. Avec plus de collègues pour produire plus de contenu plus rapidement, ça va aller encore plus vite qu’avant. Mais, pour vous, les client·es (et les potentiel·les client·es), tout va rester comme avant, sinon mieux. C’est ça la réalité.

Où on se dirige.

Et à présent, qu’est-ce qu’il va se passer avec oxio?

Et bien, la réponse vous a déjà été donnée! Ça fait plus d’un mois que la vente a eu lieu, et on est resté les mêmes. La même transparence radicale (comme dans cet article), l’empathie, l’honnêteté. On est là pour partager l’internet, pour être tenu responsable, pour apprendre et enseigner, s’adapter et grandir. On veut mener l’industrie vers quelque chose d’encore mieux.

J’espère que vous pourrez me pardonner d’avoir pris aussi longtemps pour écrire le tout. Je veux vraiment remercier Marc d’avoir été aussi disponible et franc lors de nos conversations.

Et je veux vous remercier, vous, lecteurs et lectrices, d’avoir voulu en savoir plus. On espère, oxio et moi, que vous pouvez à présent y voir un peu plus clair.

Et merci à tous nos client·es qui ont eu confiance en nous lors de la transition. Vous êtes <3.

Photo de l'auteur de l'article Danilo Tubic
Danilo Tubic
Rédacteur