Avoir une discussion franche sur l'argent semble malaisant.
Penser à avoir une discussion sur votre salaire avec votre patron paraît terrifiant
On a tous ressenti cela à un moment ou à un autre, vous n'êtes pas seul.
Mais qu'est-ce qui fait que parler d'argent est si effrayant ? 🤷🏽♀️
REJET. (Pour être un peu moins effrayant, juste : le rejet.) Ou la peur de celui-ci.
C'est tout à fait normal. Le rejet est l'une des peurs les plus profondes de l'être humain et une grande partie de cette peur réside dans notre crainte d'être blessé et de souffrir.1 On veut tellement ne pas se sentir mal qu’on préfère ne pas s’exprimer. On préfère tout avorter plutôt que de se faire rejeter. On décide que parler de notre salaire « n'est pas si important » ou que « ça peut attendre ». Mais ce qu’on veut vraiment dire c'est qu’on est sur le point de chier dans notre pantalon parce que « OMG et si on me dit que je ne vaux pas X dollars ? ».
La réalité est qu’on s’est tous fait dire « non » auparavant et qu’on n'est pas morts ou cachés dans nos chambres en pensant que c'est la fin du monde.
Et pourquoi pas ? Parce que c'est la façon dont ça se passe qui compte. C'est la manière dont se déroule la discussion qui compte. C'est ce qu’on ressent tout au long du processus qui compte. Bien sûr, le résultat est assez important, tout le monde mérite d'être indemnisé équitablement. Mais on pense que le processus est bien plus important que le résultat.
Ok, plongeons dans le vif du sujet !
Alors pourquoi devrais-je te faire confiance, Audrey, pour ce sujet super inconfortable ? Eh bien, avant d'écrire cet article, je ne pouvais pas vraiment te donner une réponse solide à cette question parce que je n'avais jamais, pas même une fois, négocié mon salaire avec mon patron ! Vous vous demandez probablement : Comment ai-je pu écrire cet article de blogue ? Comment pourrais-je aider les gens à se préparer à quelque chose que je n'ai jamais vécu moi-même ?
En tant que chef du personnel chez oxio, dans mon esprit, je sais à quoi ressemble la discussion parfaite sur le salaire. Je sais ce que je veux qu'elle soit pour les membres de notre équipe et nos gestionnaires. Je sais qu'il doit s'agir d'une discussion ouverte, transparente, empathique et honnête. Tout cela fait partie de nos valeurs fondamentales (les idéaux qu’on prône chez oxio) et c'est ainsi que moi et tous les autres membres veulent que toutes nos interactions soient. Mais est-ce vraiment ainsi que cela se passe ?
Il n'y avait qu'un seul moyen de le savoir : demander à nos gens !
C'est ce que j'ai fait, et je n'étais pas préparée à leurs réponses. Je savais qu'on n'était pas parfait, mais je n'avais pas réalisé que mes collègues se sentaient si mal à l'aise de parler de leur salaire avec leurs gestionnaires.
C'était tout simplement la pire expérience pour moi ! C'était horrible parce que je n'étais pas préparé à cela. Je ne savais pas comment m'y prendre pour discuter de mon salaire avec mon gestionnaire. - Eli Gingras, développeur de logiciels full stack
J'étais assez choquée, mais j'étais aussi excitée à l'idée d'en parler. Je savais que c'était le seul moyen d'amener les gens à changer leur façon de parler de leur salaire. Vous savez, s'asseoir, (ou dans le cas d'oxio, discuter en vidéoconférence) avec mes collègues et écouter les bons et les mauvais côtés qu'ils ont vécus lorsqu'ils ont parlé d'argent avec leurs gestionnaires.
Quelle est la meilleure démarche pour demander une augmentation ?
Si je suis honnête avec vous (et je le serai, car l'honnêteté et la transparence sont importantes pour tout le monde chez nous), j'étais sur le point de vous dire qu'il n'y a pas de mauvaise manière de demander une augmentation. Mais, alors que j'étais assise dans mon café préféré, regardant par la fenêtre, en y réfléchissant, j'ai réalisé que ce n'était pas vrai. Il y a évidemment quelques mauvaises façons de demander une augmentation, tout comme il y a de mauvaises façons de refuser une augmentation à quelqu'un ! Le manque de préparation est la raison pour laquelle une discussion sur votre salaire pourrait mal tourner.
Cependant, je ne veux pas que cet article de blog se concentre sur la façon de ne pas demander une augmentation. Je veux plutôt vous montrer comment vous y préparer, afin que, lorsque vous serez prêt, tout se passe comme sur des roulettes.
Très bien ! Laissez-moi maintenant revenir sur quatre mots que j'ai utilisés il y a quelques paragraphes plus haut : ouverture d'esprit, transparence, empathie et honnêteté.
Bien sûr, je ne les ai pas insérés là sans raison, qui pensez-vous que je suis ?! (Je plaisante, je plaisante. Mais sérieusement, ils sont importants).
En ayant toutes ces conversations avec mes collègues, j'ai réalisé que dans toutes leurs histoires de discussions salariales, il manquait une bonne partie de nos valeurs fondamentales. Il leur manquait l'ingrédient le plus important : la vibe oxio.
Voici donc un guide pour discuter de votre salaire avec votre patron. Le but : vous aider à apprécier le processus, ou du moins à ne pas vous évanouir en plein milieu.
Quand est-il « acceptable » de discuter de son salaire ?
Le TL;DR :
Le bon moment pour parler de votre salaire est à tout moment. On pense qu'en matière de salaire, il s'agit moins de savoir depuis combien de temps vous occupez votre poste que de prendre en compte les rôles et responsabilités que vous avez assumés, les améliorations que vous avez apportées et les changements sur le marché du travail.
Maintenant qu’on a reconnu qu’on est tous des êtres humains avec des peurs rationnelles que l'on peut vaincre, comment faire pour passer à l'acte ?
Eh bien, avez-vous déjà entendu le célèbre dicton « tout est dans le choix du moment » ? (Je sais, vous l'avez probablement entendu...)
Eh bien, ce n'est pas pour nous, du moins pas quand il s'agit de parler de vous, de votre travail, de votre salaire, etc.
Chez oxio, on encourage tout le monde à discuter de sa rémunération (Pourquoi un mot si compliqué ? Vous pouvez en apprendre plus dans notre article Les salaires, c’est tabou. Voici les nôtres.) à tout moment, et cela vaut pour toute discussion avec votre gestionnaire. Pas besoin d'attendre les évaluations de performance à la fin de l'année. Le marché est fluide, pas horodaté après tout! Nul besoin d'attendre une victoire que vous pouvez revendiquer ou un projet que vous venez d'achever. Lorsque vous avez l'impression que votre salaire ne reflète plus le top de votre marché personnel (encore une fois, lisez : Les salaires, c’est tabou. Voici les nôtres.) il est temps de vous asseoir et d'ouvrir la discussion avec votre patron.
Plus facile à dire qu'à faire, je sais ! Mais une fois que vous l'avez fait, vous avez fait un pas de plus pour avoir cette discussion sans crainte. Ok, peut-être pas sans crainte, mais presque.
Alors, comment dois-je me préparer ?
Le TL;DR:
Quand il s'agit de demander une augmentation, j'ai quelques conseils utiles. Et non, je ne les ai pas inventés, je les ai tirés de mes discussions avec certains membres oxio.
- Il vaut mieux être positif à l'égard de vos collègues et du travail que vous faites ensemble que de les critiquer dans leur dos.
- Arrivez préparé. Cela signifie que vous devez faire des recherches. Apportez des données du marché sur votre rôle actuel. Combien gagnent les personnes qui font votre travail ailleurs, les nouvelles tâches que vous avez prises en charge, une offre d'emploi récente que vous avez reçue. N'importe quoi.
- Soyez ouvert à la possibilité de réaliser que vous êtes peut-être déjà à votre top du marché personnel.
- Si vous ne savez pas où chercher des informations sur le salaire, demandez-le.
- Soyez honnête, transparent et franc. Ne dites pas des choses que vous ne pensez pas comme : « Ce n'est pas un obstacle », si c’est un obstacle.
- Soyez ouvert aux commentaires.
Eh bien, je ne pense vraiment pas avoir besoin de m'étendre sur tous ces points, sauf pour la recherche.
Faites des recherches transparentes et honnêtes.
Se rendre à une réunion sans faire de recherches préalables est une mauvaise idée. Aller à une discussion sur votre salaire sans faire de recherches est encore pire !
Autrement dit, obtenez vos données.
C'est, honnêtement, la chose la plus importante à faire avant d'entamer toute discussion sur le salaire avec votre patron.
Votre responsable va (espérons-le) arriver préparé à la rencontre. Il va rassembler les données du marché. Il va évaluer vos compétences, votre autonomie, votre expérience et les améliorations que vous avez apportées depuis votre dernière discussion. Cette discussion, comme toutes celles que vous aurez sur votre rémunération, aura pour but de vous placer au bon endroit dans le modèle de rémunération de votre département. Et cela signifie que vous aurez, humblement, besoin de savoir où vous en êtes. Cela ne sera possible que si vous êtes transparent avec vous-même et avec votre gestionnaire. Posez-vous les bonnes questions, celles qui sont généralement difficiles à poser.
Encore une fois : obtenez vos données. Asseyez-vous, plongez dans le modèle de rémunération de votre département, posez des questions à votre supérieur à ce sujet, positionnez-vous dans celui-ci et sachez pourquoi vous êtes là où vous êtes. Lorsque vous examinez les références du marché (Glassdoor, SalaryExpert, Salary.com, etc.), assurez-vous de prendre en compte votre lieu de résidence, la ou les langues que vous parlez, le secteur dans lequel vous travaillez, le taux de rotation actuel pour votre poste, les capacités supplémentaires que vous avez apportées à votre équipe, si votre contribution est différente de celle que vous avez apportée lors de votre embauche, et en quoi vous êtes plus utile à l'équipe aujourd'hui qu'il y a six mois. Sérieusement, préparez-vous à l'excès. Plongez dans les données de la "vraie vie". Soyez humble et transparent avec vous-même (ne vous contentez pas de demander une grosse augmentation, à moins que vous ne soyez vraiment sous-payé). Tout cela pour dire que lorsque le moment est venu d'expliquer vos résultats, assurez-vous de savoir de quoi vous parlez. Oh, et être humble ne signifie pas que vous ne pouvez pas être confiant. Vous vous êtes préparé à cela. Vous connaissez votre affaire. Prouvez-le.
Ouvrez votre esprit à une discussion empathique.
Mettez-vous dans le bon état d'esprit.
Empathie - nom : capacité à comprendre et à partager les sentiments d'autrui.
Ouverture d'esprit - nom : volonté d'écouter ou d'accepter des idées ou des opinions différentes.
N'oubliez pas que vous êtes deux dans cette discussion et que l'idée est de parvenir à un accord qui vous convienne à tous les deux. Vous ne pouvez y parvenir que si vous êtes ouvert à l'opinion de l'autre et disposé à comprendre, accueillir et accepter son point de vue.
La création d'un espace sûr pour une communication ouverte et la confiance est la clé d'une discussion sur le salaire, et elle doit venir des deux côtés. C'est assez simple, mais aussi plus facile à dire qu'à faire.
Acceptez que vous puissiez être rejeté.
Le TL;DR:
- Vous n'obtiendrez peut-être pas l'augmentation que vous souhaitez (ou aucune augmentation). Si cela se produit, et qu'après en avoir discuté, vous n'êtes pas d'accord, faites savoir à votre supérieur que vous êtes déçu et pourquoi. Ensuite, si vous ne l'avez pas encore fait, allez chercher une offre dans une autre entreprise. Il ne s'agit pas nécessairement d'une menace ; c'est simplement la meilleure façon d'obtenir la véritable valeur marchande de votre temps.
- Un « non » ne signifie pas que l'entreprise ne vous apprécie pas. (Difficile à croire, mais c'est vrai).
- Si votre responsable ne vous a pas donné d'explication adéquate, demandez-en une. Une raison doit toujours être donnée pour tout refus d'augmentation. (Ceci, vous l'avez peut-être deviné, est en grande partie relié à notre culture de la transparence et de la rétroaction).
Je ne vais pas mentir. Parfois, vous n'aurez pas ce que vous voulez. Vous ferez tout bien. Vous arriverez préparé, avec vos données en main et un esprit ouvert, mais vous et votre responsable ne pourrez pas vous mettre d'accord sur le montant ou les conditions que vous aviez en tête. Ce n'est pas grave, ou je devrais dire : ça arrive.
77 % des travailleurs ne croient pas aux raisons pour lesquelles on leur refuse une augmentation. Et lorsque les travailleurs ne croient pas aux raisons invoquées par leur employeur pour refuser une augmentation, ils sont plus susceptibles de démissionner.2
Pour que cela ne se produise pas, car, croyez-moi, un « non » ne signifie pas qu'ils veulent vous perdre, les membres de l'équipe ET les gestionnaires doivent maintenir cette communication ouverte jusqu'à la fin.
En tant que gestionnaire, veillez à expliquer le cheminement de votre pensée qui vous a conduit à votre décision. Et n'oubliez pas de demander au membre de votre équipe ce qu'il ressent une fois que vous avez déterminé pourquoi il ne devrait pas obtenir l'augmentation qu'il demandait.
Membres de l'équipe, partagez vos sentiments sur la décision de votre patron.
L'espace de sécurité que vous avez créé en entrant dans cette discussion est toujours là, il ne tient qu'à vous de maintenir la discussion aussi sincère que possible.
Et non, un « non » ne signifie pas que vous devez mettre fin à la discussion et ne plus jamais en parler. Si vous pensez vraiment, ou savez, que vous valez plus que votre salaire actuel, allez obtenir une offre ailleurs ! Une offre émanant d'un autre employeur ne doit pas être considérée comme une menace, il s'agit simplement d'un autre point de données permettant de déterminer votre véritable valeur marchande.
Vous avez bien lu. On est tellement obsédés par les données et le feedback qu’on prend toujours le temps de reconsidérer la situation lorsque de nouvelles informations surgissent, même si ces informations proviennent de l'offre d'un autre employeur.
Alors, vraiment : allez chercher une offre qui prouve que votre poste est mieux rémunéré ailleurs, revenez avec cette offre et relancez la discussion. Il n'y a pas de meilleur moyen de prouver votre valeur que de montrer à votre gestionnaire ce que vous pourriez gagner ailleurs. Mais vous devez vous engager à le faire. Vous devez être prêt à y consacrer du temps. Vous devez être prêt à accepter un autre « non ». Et, surtout, vous devez continuer à communiquer avec votre supérieur tout au long du processus.
Résumons.
La peur du rejet sera toujours l'un des pires sentiments qu'un être humain puisse éprouver, mais discuter de votre salaire avec votre patron ne devrait pas l'être.
Être préparé, avoir l'esprit ouvert et être prêt à communiquer honnêtement sont autant de choses que vous pouvez faire pour éviter d'être anxieux à l'idée d'avoir cette discussion avec votre supérieur.
Bien sûr, le résultat ne sera peut-être pas celui que vous espériez, mais si votre peur du rejet vous empêche d'entamer la conversation, vous n'êtes pas près d'obtenir cette augmentation. Chez oxio, on ne veut pas que quiconque ait l'impression de ne pas pouvoir nous parler de sa rémunération, de ses conditions de travail, de quoi que ce soit en fait.
On a rendu nos salaires publics pour tous ceux qui travaillent chez oxio. On a choisi d'être transparents et nous encourageons continuellement les autres entreprises à ouvrir leur culture également. Il est temps de mettre fin à la peur injuste et inutile du rejet associée aux discussions sur les salaires.
Et, comme tout ce que vous cherchez à changer, il faut commencer par en parler.