Le Monstr x oxio rend l’internet encore plus beau.

Le Monstr x oxio rend l’internet encore plus beau.

Photo de l'auteur de l'article Danilo Tubic
Danilo Tubic
Rédacteur

Le Monstr ne fait pas affaire avec n’importe qui. Bon ok, il est prêt à travailler avec n’importe qui tant que leurs valeurs s’accordent avec les siennes et qu’ils sont prêts à le laisser interpréter le projet à sa façon. À quelques exceptions près : pas de travail pour les compagnies laitières ou de viande (il est végan). Ah, et il se permet de refuser poliment votre offre si votre produit ne l’intéresse pas ou s’il ne permet pas assez de lousse pour travailler. Je le laisse expliquer sa vision mieux que je ne peux le faire : « Je vis avec un petit budget, alors j’ai la possibilité de dire non. Rester inspiré c’est important pour moi et l’inspiration vient le plus souvent lorsque je ne travaille pas. L’art, c’est mon travail. C’est un travail que j’aime, mais c’est un travail quand même et je ne veux pas travailler tout le temps non plus. » C’est difficile ne pas être d’accord.

Le Monstr choisit beaucoup ses contrats au feeling. L’état d’esprit est important, car ça l’affecte directement. Par chance pour nous, chez oxio, on a apparemment une « vibe pas pire pantoute ». En d’autres mots, on a donné le thème de l’accès égal à l’internet et on a laissé Ben faire sa job.

Mais pourquoi est-ce qu’on jase de Le Monstr, un artiste urbain de Montréal, sur le blogue d’un fournisseur internet? Et bien, puisqu’on croit en un accès égal à l’internet et aux opportunités qui viennent avec, on veut donner à ceux et celles qui le veulent une plateforme où s’exprimer. Une des façons qu’on s’y prend, c’est de travailler avec de nouveaux.elles artistes à chaque quelques mois. Ça leur offre de la visibilité (et on les paie, bien sûr) et nous on a droit à de nouveaux visuels. Gagnant-gagnant.

Je vois venir votre question: « Mais… c’est pas mélangeant d’avoir un nouveau style aussi souvent? » Possiblement. Mais l’idée est qu’on ne veut pas être reconnu pour un style d’illustration spécifique. On change la donne avec tout ce qu’on fait, alors les nouvelles idées (et les nouvelles approches pour de vieilles idées), c’est notre dada. Le chaos, ça fait partie d’oxio. Et les règles existent pour être complètement ignorées, non?

Assez parlé d’oxio, on retourne à Le Monstr.

Qui est Le Monstr, en fait?

Le Monstr signant son travail à La Bourgeoise Sérigraphe.
Le Monstr signant son travail à La Bourgeoise Sérigraphe.

Son site web brosse déjà un excellent portrait, alors voici ses propres mots :

Originaire de la ville d’Annecy (France), Benjamin Tran est un artiste franco-canadien. Son travail est représenté sous forme de peintures, de murales, de dessins et de sculptures. Après l'obtention de son diplôme en design graphique à l’école Lafontaine et un an d’études à l’école Condé à Paris, Benjamin s’installe à Montréal en 2012 où il vit et travaille depuis.

Honnêtement, ça facilite mon travail quand je peux juste voler du texte aussi facilement.

Mais le but de cet article, c’est quoi?

Honnêtement, croyez-le ou pas, le but était de, primo, vous dire qu’on va ajouter de nouvelles illustrations à notre banque et de, deuxio, faire une entrevue avec Le Monstr pour qu’on apprenne tous à se connaître. Aussi pour avoir quelques détails croustillants sur ses méthodes.

Voilà. Puisque vous savez à présent qu’on va travailler avec différents artistes à chaque quelques mois, on passe à la partie entrevue de l’article.

oxio et Le Monstr

David Purkis (bô bonhomme) a mené cette entrevue le 14 avril 2022 après avoir ramassé les affiches qu’on a commissionnées pour le concours URBANIA et nos fans Discord. L’entrevue s’est déroulée en français, mais les notes à David sont dans un terrible franglais, alors considérez les mots ci-bas comme « ré-adaptés ».

David : Comment approches-tu un nouveau projet? Surtout ceux avec un thème aussi vague que « accès égal à l’internet ».

Le Monstr : Je commence par créer une histoire. Je détermine comment mes personnages vont interagir, quel genre de twist je peux intégrer pour être content (et pour que le client soit content). Il s’agit de trouver l’équilibre entre le conte et l’interprétation qu’on peut en faire. Laisser les gens découvrir quelque chose de nouveau à chaque nouveau regard.

David : Ok, j’ai tellement de nouvelles questions. Numéro 1 : tu as tes propres personnages? Quelle est la twist? (Pas de spoilers!) Comment laisses-tu place à l’interprétation?

Le Monstr : (Un bon LOL) Oui, j’ai des personnages! J’ai passé beaucoup de temps à développer mes personnages et à penser à leurs origines, émotions et histoires. Je travaille toujours avec les mêmes et j’en rajoute de nouveaux de temps en temps. C’est comme si j’avais une collection de poupées que j’utilise pour raconter des histoires. Ils et elles sont tous pas mal hipster, détaché.es et aiment prendre toooouuuut leur temps. Très chills, en réalité. C’était quoi la deuxième question ?

David : Euh… Quelle est la twist dans cette œuvre-ci?

Le Monstr : Mes personnages communiquent tous entre eux, en fait.

Voici la sérigraphie que Le Monstr a faite pour nous.

David : Hmm, très vague comme réponse. Ok. Et la place à l’interprétation?

Le Monstr : Je veux que les gens se reconnaissent dans mon travail. J’inclus même des chats ET des chiens. Et je donne des personnalités différentes à tous mes personnages.

Chat et chien de Le Monstr.
Chat et chien de Le Monstr.

David : Intéressant. Parlons chats et chiens, vite vite. Lesquels aimes-tu le plus?

Le Monstr : (Rires.) J’aime tous les animaux. J’ai deux chats à la maison en ce moment, mais, et ne leur dit surtout pas, je rêve d’être un dog-person.

David : Excellente réponse. Le timing semble bon pour te demander pourquoi tu as accepté de travailler avec oxio. Pourquoi aimes-tu autant l’internet?

Le Monstr : Ça nous permet de rester connecté.es. Même lorsqu’on est tous et toutes isolé.es chez soi (tsé, comme pendant une pandémie). C’est pour ça que tout le monde dans l’œuvre est seul, mais qu’ils et elles communiquent quand même ensemble.

David : Ok! Ça a vraiment été un plaisir de pouvoir jaser. J’ai une dernière question et c’est un gros morceau. Comment travailles-tu? Quel est ton processus?

Le Monstr : Je prends beaucoup de temps pour penser. Et ensuite je passe plus de temps à dessiner (il mime une pile de sketchs d’au moins 30 centimètres). Et ensuite encore plus à composer. J’ai un style minimaliste, alors tout doit être planifié bien comme il faut. J’utilise l’espace négatif et les vides que ça crée d’une façon impossible dans la vraie vie. Les chandails sont « là », mais seulement dans l’espace négatif, alors nos yeux remplissent les trous.

David : Et tous ces croquis, est-ce qu’ils ressemblent au résultat final?

Le Monstr : Mes croquis ressemblent rarement au produit fini.

David : Alors comment organises-tu la composition?

Le Monstr : Je construis mes personnages un à la fois. J’ai donc des centaines de dessins desquels choisir (3-4 versions de chaque personnage). Je fais aussi de mon mieux pour ne pas effacer les imperfections de mes dessins et compositions. Je trouve que c’est une façon de plus de donner aux gens l’option de se voir dans les œuvres en plus de rendre le travail 100% « moi ».

David : Merci Ben! T’es un gars vraiment chill et ça a été une convé super plaisante.

Le Monstr: Merci! Toi aussi! Et merci de m’avoir permis de faire ce que je veux. C’est pas tous les clients qui sont aussi agréables que vous.

Bon, ok, c’est pas exactement comment on s’est salué, mais je n’ai pas de notes sur notre bye-bye, alors j’ai dû improviser.

En tout et pour tout, on avance toujours dans la direction de l’accès égal à l’internet et des opportunités qui viennent avec. Pourquoi? Parce qu’on croit que si tout le monde avait accès aux opportunités de l’internet, on verrait des choses pas mal remarquables de la part de pas mal de personnes.

En bref.

On est là pour partager l’internet, parce que l’internet, c’est vraiment su’a coche.

Quelques mots de la part de Le Monstr sur son travail.

« Mon travail s’exprime par l’illustration et le plus souvent, par la représentation de personnages. De la subculture à la vulgarisation scientifique, je joue avec la composition en noir et blanc, dessinant différentes scènes de personnages en suspension dans l'espace et dans le temps. Absorbés par leurs activités, ceux-ci se laissent prendre au jeu dans une sorte de décélération, en s'abandonnant complètement dans une activité qui nécessite de prendre le temps. Dimension très importante dans mon travail, le temps ne contraint pas l'action, comme c'est souvent le cas dans nos rythmes de vie effrénés, mais c'est l'inverse qui se produit ; l'activité s'installe dans le temps sans en être affectée par celui-ci. On accède ainsi à une sorte de ralentissement calqué sur le rythme des planètes, une vitesse qui ralentit et une gravité qui s'installe dans un affranchissement au temps rendant possible toute émancipation.

Je m’amuse également avec les perceptions spatiales en réalisant des échafaudages axonométriques et des perspectives sans point de fuite. L'échafaudage figure dans mon travail comme un dispositif qui m’est souvent indispensable, mais également comme une analogie au temps par la représentation d'une frise de vie vertigineuse. »

Entrevue menée et article écrit par David Purkis (Marque et communication) ensuite adapté par le classique Danilo Tubic. Merci Ben, ce fut un plaisir. Passez sur le site web de Le Monstr pour en savoir plus et ensuite achetez ses œuvres.

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