Un Canadien a accumulé 114 millions de dollars après que l’on ait tous pesé sur Play.

S’il y a un mot pour décrire l’écoute de la musique aujourd’hui, c’est bien la commodité.

Lorsqu'une chanson vous trotte dans la tête, vous pouvez juste fouiller dans votre poche, saisir votre téléphone et, en quelques clics, appuyer sur Play.

(Cruel Summer de Taylor Swift commence à jouer.)

Bon, finalement. Pas compliqué !

Fini les cassettes, les CD ou LimeWi – je veux dire acheter légalement des nouvelles chansons sur iTunes.

Moyennant une somme modique chaque mois, vous pouvez facilement écouter presque toutes les chansons du monde en utilisant des plateformes audio.

Mais cette commodité signifie aussi la fin des files d'attente chez HMV (RIP) et la fin des ventes d'albums avec la disparition des disques.

Ce qui pose la question :

Comment nos artistes préférés gagnent-ils réellement de l’argent grâce à la diffusion en continu ?

Les artistes gagnent désormais de l’argent grâce aux écoutes. D’une certaine façon.

(En tous cas, on peut dire que Dany Bédar a été vraiment clairvoyant en 2004 avec sa chanson Écoute-moi donc.)

Une écoute, c’est quand vous cliquez sur une chanson sur votre plateforme de diffusion préférée, ce qui entraîne une reproduction numérique du titre en question. C’est ce qu’on appelle un « droit de reproduction mécanique » ou, en anglais, « mechanical royalty » (d’où nos blagues de monarchie).¹

Saviez-vous que la diffusion en continu de musique numérique représente plus de 50 % des revenus mondiaux de la musique enregistrée ?² Spotify en est d’ailleurs le principal contributeur.

Parenthèse : Chez oxio, la plupart d'entre nous utilisons Spotify. Mais en toute transparence, notre directeur marketing est probablement la seule personne que nous connaissons à utiliser YouTube Premium. Quelque soit votre choix (que nous ne jugerons pas), ces plateformes rémunèrent les artistes selon le nombre d’écoutes.

Ceci étant dit…

Les artistes ne reçoivent pas de paiement direct. C’est le titulaire des droits qui reçoit un chèque.

En fait, c’est essentiellement la personne avec qui l’artiste a un contrat. Généralement une maison de disques ou un distributeur.³

Ils reçoivent de la plateforme une part des revenus découlant du partage des diffusions. Ce partage, appelé streamshare en anglais, mesure la fréquence de diffusion en continu de la musique détenue ou contrôlée par un titulaire de droits. On le calcule en divisant le nombre d’écoutes de cette musique par le nombre total d’écoutes sur le marché.⁴

Ça ressemble à quelque chose comme ça :

Les titulaires de droits reçoivent ce paiement qui découle d'un partage de revenus nets provenant des abonnements payants et des publicités. Les revenus des artistes sur Spotify peuvent varier pour plusieurs raisons, comme les méthodes de diffusion, les accords avec des maisons de disque ou des distributeurs, ou leur association avec un groupe de musique.⁵

Comme on peut le deviner, ce genre de relations ne se passe pas toujours bien. Les détenteurs gagnent souvent beaucoup d’argent en vendant des catalogues musicaux à des sociétés d’investissement. Et dans ces transactions, les artistes ne reçoivent pas toujours une part équitable des bénéfices.

C’est ici que ça devient croustillant : pourquoi les consommateurs ont un rôle significatif à jouer dans l’histoire.

Ces plateformes versent les montants suivants aux titulaires de droits par écoute, selon les estimations.⁶

Le montant initial peut paraître bas, mais rappelons que les artistes populaires distribuent leur musique sur de nombreuses plateformes de diffusion.

Apple Music paie un cent par écoute. Donc, s’il y a 100 000 écoutes, le titulaire des droits gagnera environ 1000 dollars.⁷ Et ça, c’est pour une seule plateforme musicale.

En 2022, l'icône de la musique pop Taylor Swift a enregistré plus de 28 milliards d’écoutes. En conséquence, elle a gagné (ou ses ayants droit, plutôt) plus de 70 millions de dollars.⁸ Yes Romeo, take me somewhere we could be alone.

Et si vous êtes curieux…

Pour une liste à jour (en anglais) des dix artistes touchant les plus grands revenus, vous pouvez la consulter ici.

Quels que soient vos goûts en matière de musique ou de plateformes d’écoute (même Youtube Music), on fait tous partie d'une nouvelle ère où le simple fait d'appuyer sur Play et d'écouter nos chansons préférées équivaut à plus de pain sur la table pour nos artistes. Mais dans certains cas, c’est une très grosse miche de pain qui, comme nous le savons maintenant, est ensuite brisée en petits morceaux et divisée par le titulaire de droits.

Merci à Suzanne, Savannah et Danilo pour leur rétroaction et leur amour mutuel pour Tswift. Et merci Julien pour l'excellente adaptation FR.

Le contenu vous plaît ? Voyez où le trou du lapin vous mène.